Tous les matins, tous les soirs, et même dans la journée, c'est d'ici que partent et rentrent tous les véhicules du réseau de transport stéphanois: les dépôts. Depuis 1881 et la construction du dépôt de Bellevue, à aujourd'hui avec les multiples dépôts de la STAS, la donne a beaucoup changé en presque 140 ans… Retour sur plus d'un siècle de dépôts, avec aujourd'hui les dépôts de Transparc, de l'Ondaine et du Gier.
Les podcasts de l'article
Partie 1: Depuis 1977: Transparc, le second dépôt du sud Stéphanois
Partie 2: Les dépôts de la région Stéphanoise:
Depuis 1977: Transparc, le second dépôt du sud Stéphanois
Le dépôt "des autobus". Aujourd'hui, c'est lui qui abrite la plupart des véhicules roulant sur les lignes du sud de Saint-Etienne, des autobus thermiques de la ligne M1 à la ligne 23, aux trolleybus électriques des lignes M3 et M7. Pourtant, si ce dépôt accueille depuis toujours des trolleybus, sa vocation n'était pas de remplacer définitivement le dépôt de Bellevue en la matière, détruit en 1993. En effet, lors de son implantation en 1977 dans les anciens bâtiments des Bennes Marrel de la rue Pierre Copel, le dépôt est avant tout celui des "autobus du réseau". Toutefois, il fut quand même envisagé comme étant le dépôt de substitution à celui de Bellevue lorsque ce dernier devait être agrandi et ne pouvait donc pas être utilisé pour entreposer le matériel roulant.
D'une surface de 12 000 m2, ce dépôt abritait donc des aires de stationnement pour autobus, dont une partie était couverte, une station-service, des ateliers de réparation dotés de fosses, un atelier de peinture pour les carosseries, un espace de stockages des pièces détachées ainsi que des bureaux d'études. Enfin, en 1982, un atelier dédié aux trolleybus sera ajouté.
De nombreux corps de métiers travaillaient ainsi ensemble dans le dépôt, à l'instar des "lignards". En effet, le dépôt de la rue Pierre Copel abritait le service des "Lignes Aériennes" du réseau, dont les membres portaient ce nom. Ainsi, ce dépôt abritait non seulement des véhicules, mais aussi une véritable activité industrielle.
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Le reportage TL7/STAS
Le dépôt "des trolleybus". Dans les années 1990, la démolition du dépôt de Bellevue est annoncée. Le dépôt de la rue Pierre Copel allait donc rapidement passer au rang de principal dépôt du sud Stéphanois. Trois ans plus tard, en 1993, date de la démolition effective du dépôt de Bellevue, celui-ci fut doté de lignes aériennes de contact et accueillit définitivement les trolleybus de la C.F.V.E., qui circulaient surtout dans le sud de la ville. Ainsi, le "dépôt des autobus" devint le "dépôt des trolleybus", bien que la section dédiée aux autobus fut conservée et toujours exploitée.
Les dépôts de la région Stéphanoise.
Les dépôts du Gier.
Au total, hors dépôts de sociétés affrétées, 2 dépôts de la C.F.V.E. existèrent dans le Gier; un à Saint-Chamond et un à Rive-de-Gier. Aujourd'hui, seul subsiste un dépôt à Saint-Chamond; et celui des bus des lignes de Rive-de-Gier est détenu par une compagnie affrétée.
Le dépôt C.F.V.E. de Rive-de-Gier. Celui-ci fut établi sur une parcelle de 1 100 m2, dont 292 m2 étaient couverts. Pouvant accueillir 16 motrices et/ou remorques de tramway, dont 8 à l'intérieur et 8 en plein air, il permettait essentiellement d'exploiter la ligne de tramway Rive-de-Gier / Saint-Etienne. Il fut finalement fermé et vendu. Aujourd'hui, la ligne de Bus M5 qui effectue la liaison entre la capitale ligérienne et Rive-de-Gier a bien son dépôt implanté à son terminus du Gier, mais celui-ci est détenu par la compagnie affrétée qui exploite l'intégralité de la ligne ainsi que les lignes de proximité du secteur.
Les dépôts de Saint-Chamond. Le premier dépôt de la C.F.V.E. à Saint-Chamond fut installé à Varizelles en 1882, soit tout juste un an après la construction du dépôt de Bellevue. Abritant des motrices et des remorques tramway, il fut agrandi en 1893 puis en 1898. Il pouvait alors accueillir jusqu'à 60 véhicules. Au total, ce dépôt possédait un espace de stockage couvert de 1 540 m2.
Celui-ci ne disposait pas d'ateliers propres comme celui de Bellevue et servait surtout de garage pour les véhicules: il n'abritait pas tant d'activités humaines et industrielles que les dépôts stéphanois. Toutefois, 3 fosses avaient été aménagées pour l'entretien régulier des véhicules, afin de permettre une plus grande facilité d'exploitation. En effet, un tel aménagement évitait de devoir ramener le véhicule à Saint-Etienne à chaque opération de maintenance.
Après l'abandon de l'exploitation des lignes de tramway de la zone et du Gier, le dépôt perdit son intérêt. Il fut donc transformé en garage du matériel à réformer, en fin d'exploitation et en attente de destruction. Aujourd'hui, la STAS a réinstallé un petit dépôt à Saint-Chamond, dans la zone industrielle du Coin, mais dédié aux autobus exclusivement. Celui-ci dessert les lignes de proximité environnantes (actuelles lignes 40 à 45).
Les dépôts de l'Ondaine.
Dans l'Ondaine, la C.F.V.E. posséda dès 1907 un dépôt situé à Pont-Chaney, vers Firminy. Celui-ci, d'une superficie de 585 m2, pouvait accueillir 20 véhicules tramways. Après le déclin du tramway et l'installation d'une ligne de trolleybus sur l'axe Bellevue / Firminy, le dépôt fut transformé en dépôt de bus et trolleys. Finalement, en 2017, le dépôt ferma définitivement, et ses 16 bus furent transférés dans les autres dépôts de la STAS, et notamment au dépôt Transparc d'où partent à présent les bus utilisés pour l'exploitation des lignes de l'Ondaine.
Le dépôt des T.E. (Tramways Electriques) (rue Thiollière)
Le dépôt principal des T.E. (Tramways Electriques, une compagnie concurrente à la C.F.V.E.) était situé rue Thiollière, à deux pas de l'actuel centre commercial Centre Deux. Celui-ci accueillait une surface totale de 6000m2, dont 1800 étaient couverts.
Près de 500m2 étaient alloués aux ateliers pour l'entretien, la peinture et la maintenance des motrices électriques de la compagnie, remisées sur un total de 15 voies de garage. D'autres bâtiments, disséminés sur le reste du terrain, abritaient les services administratifs.
Après la fusion des T.E. avec la C.F.V.E., le dépôt perdit peu à peu son utilité, la plupart des lignes de tramway étant exploitées en trolleybus ou en bus. En 1952, seul l'atelier de peinture de carrosserie est encore utilisé, et en 1976, l'ensemble du dépôt est fermé puis rasé, en prévision du plan de réaménagement urbain de ce qui allait devenir le quartier de Centre Deux.
Rendez-vous le mois prochain pour le troisième et dernier volet d'Histoires de Dépôts: Transpole
Avez-vous déjà lu le premier volet à propos du dépôt de Bellevue?
Crédits photographies historiques: Musée des Transports / Livre Un désir nommé Tramway
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